High Five | Le PowerHack G5

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J’ai construit un PC. Et je vais raconter ça sur un blog « dédié aux Macintoshes âgés », mais je ne vois pas où est le problème. Un PowerMac G5 mort prenait la poussière dans ma collection depuis des années, et j’en ai fait un Hackintosh aux petits oignons.

Cette machine est mon Mac principal depuis un an, et j’en suis presque complètement satisfait. J’ai pourtant toujours préféré les portables aux machines de bureau. Mais l’iPad a insidieusement remplacé le Mac dans ma vie numérique au fil des ans. Celui-ci s’est retrouvé à passer le plus clair de son temps sur mon bureau, connecté à un grand écran externe, et utilisé exclusivement pour faire mes paiements, trier et développer mes photos et faire un peu de montage vidéo. Pas besoin d’un MacBook Pro à 2500 balles pour ce genre de choses… Un iMac ou un Mac mini auraient fait l’affaire, mais j’avais ce cadavre de PowerMac G5 qui traînait, et surtout l’envie d’en faire quelque chose de marrant.

L’objectif

La dépouille était celle d’un PowerMac G5 de 2004, le « dual 2.0 GHz ». Il lui manquait la Ram, les disques, le lecteur optique et plusieurs câbles avaient été sectionnés sauvagement. Plutôt que de le recycler en mobilier design ou en barbecue, j’ai préféré simplement le « remettre au goût du jour » pour pouvoir l’utiliser quelques années. J’ai essayé de garder le boîtier le plus intact possible. Extérieurement, je voulais avoir l’impression d’utiliser un vrai PowerMac G5 qui ferait tourner une version actuelle de macOS. J’ai trouvé l’inspiration chez tonymacx86.com, en particulier avec le PowerHack i5 de ThinkClever et le PowerMac G5 to mATX Mod de Jafingi.

Les composants

Il s’agit dans les grandes lignes d’un CustoMac mATX de chez tonymacx86, dans sa version de 2018.

  • CPU : Intel Core i7-8700K (Coffee Lake) 3.7 GHz (turbo à 4.7 GHz) | Sans soute un peu trop puissant pour mes besoins, mais l’idée est que cette machine dure quelques années…
  • GPU : Gigabyte Aorus Radeon RX 580 8G | Là c’est le drame… j’ai acheté une GeForce GTX 1070 juste avant qu’Apple ne décide d’empêcher Nvidia de mettre à jour ses pilotes graphiques pour macOS 10.14 Mojave. Et j’ai perdu au change… Je ne suis plus un gamer depuis longtemps, mais j’aimerais bien me remettre à X-Plane !
  • PSU : Silverstone SX600-G Modular | Une alimentation de 600 Watts au format SFX qui rentre presque entièrement dans le boîtier original de l’alimentation du G5.
  • Carte mère : Gigabyte Z370M D3H | Malheureusement pas de Thunderbolt 3, mais des ports USB 3.1 Gen1 en suffisance dont un USB-C.
  • RAM : 2×8 GB Corsair Vengeance LPX DDR4
  • Stockage : SSD m.2 Samsung EVO 500 GB (pour macOS) & 250 GB (pour Windows) ; 2x HDD WD Green 3 TB recyclés pour les « fichiers froids » et pour Time Machine.
  • Wi-Fi / Bluetooth : Fenvi FV-T919 PCI-E | Reconnue nativement par macOS pour Continuity et Handoff, mais provoque des soucis de mise en veille et d’extinction.
  • Refroidissement du CPU : Be quiet! Dark Rock Advanced C1
  • Ventilateurs : Be quiet! Silent Wings 80mm, 92mm & 120mm
  • Lecteur optique CD / DVD / BD parce que je ne me voyais pas laisser la baie optique vide, et parce que j’ai encore besoin de parfois graver des CD-Rom pour les Mac de ma collection.
Les composants du PowerHack G5 ne rentrent pas dans leur nouvel hôte…

Il suffit de tasser un peu et ça rentre !

La construction

Autant l’avouer d’emblée, je ne suis à l’aise ni avec une scie sauteuse, ni avec un fer à souder. J’ai donc acheté un kit G5 mATX 120 chez The LaserHiveet la grille qui va avec, pour que le panneau arrière ait un peu de gueule. Je leur ai aussi acheté un plateau de plexi pour monter une carte-mère mATX sur les points de montage du G5. Je me suis également procuré un G5 Front Panel to ATX Adapter chez BlackCHpour garder le panneau avant intact et fonctionnel. Au final le montage de cette machine se rapproche plus du kit Ikea que du pur projet DIY, mais c’est pas plus mal vu mes deux mains gauches.

J’ai commencé par éviscérer la bête, en gardant les éléments de structure et en bazardant tout le reste.

Le PowerMac G5 vidé de ses entrailles.
Les composants du PowerMac G5 à débarrasser.

J’ai découpé le panneau arrière à la scie sauteuse en suivant scrupuleusement les indications de The LaserHive.

PowerHack G5: découpe du panneau arrière.

Le nouveau panneau arrière est en place, et ça le fait bien!

PowerHack G5: Le nouveau panneau arrière est en place.

La carte-mère est montée, avec le processeur, le radiateur, les ventilos, la Ram et les SSD. Intense émotion (et soulagement!) lorsque la machine démarre sur le firmware UEFI. Ces LEDs jaunes sont absolument horribles…

Le PowerHacj G5: La carte-mère est montée, avec le processeur, le radiateur, les ventilos, la Ram et les SSD.

L’alimentation est fixée au fond du boîtier de l’alimentation d’origine avec du velcro et recâblée au connecteur 220V d’origine. J’ai découpé un carré dans le boîtier de l’alimentation dôrigine et dans la plaque de fond du G5 pour le ventilo de l’alimentation et pour laisser passer les câbles. J’ai hésité à ne garder que l’arrière du boîtier de l’alimentation d’origine ou même seulement le connecteur. J’ai finalement décidé de garder tout le boîtier pour gagner en stabilité et pour cacher l’excédant de câbles dedans.

L'alimentation du PowerHack G5.
L'alimentation du PowerHack G5.

Le montage est presque terminé. J’ai caché les câbles derrière une fine plaque en alu montée sur les derniers pas de vis de l’énorme carte-mère du G5. Je n’ai gardé que la partie avant de l’« étage intermédiaire » afin que le connecteur de la carte graphique n’empêche pas la fermeture du déflecteur d’air en plexi. J’ai monté la carte graphique, le lecteur Blu-Ray et un disque dur.

PowerHack G5: le montage est presque terminé.

Avec le déflecteur d’air en place, prêt à démarrer.

Le PowerHack G5 avec le déflecteur d’air en place, prêt à démarrer.

Depuis ces photos, la carte graphique Nvidia GTX 1070 a été remplacée par une Radeon RX580 parce qu’Apple a arbitrairement décidé d’empêcher Nvidia de mettre à jour ses pilotes pour macOS 10.14 Mojave.

Ce qu’il faudrait encore faire pour bien faire

La machine est dans cet état depuis l’été 2018, et fonctionne parfaitement. Je suis plutôt satisfait du résultat! Extérieurement on jurerait un G5 d’origine tant qu’on ne voit pas le panneau arrière. Et même là, le métal brossé du panneau de LaserHive est relativement élégant. L’intérieur n’est pas mal non plus. J’ai trouvé des composants noirs pour la plupart, assez classe en contraste avec l’alu brossé.

Pour vraiment aller au bout du truc, il faudrait encore que je prenne le temps de régler 2-3 détails cosmétiques à l’intérieur:

  • Améliorer le rangement des câbles. C’est un peu le dawa, là-dedans.
  • Trouver le moyen de fixer les caches d’origine sur le radiateur. J’aimerais bien voir ces deux « G5 » argentés lorsque j’ouvre la machine…

La partie logicielle

C’est un Hackintosh, avec tous ses emmerdements. Pour celles et ceux qui débarquent, un « Hackintosh » est un PC sur lequel on fait tourner macOS. On arrive généralement à avoir des configurations « musclées » pour une fraction du prix du matériel équivalent chez Apple. Les composants de mon Hackintosh m’ont coûté environ CHF 1300.-, tandis que la configuration qui s’en rapproche le plus chez Apple coûte CHF 2928.- (iMac 27” 5K – core i5 à 3,7 GHz – 16 GB de Ram – Radeon 580X 8 GB – 512 GB SSD). Avec il est vrai un superbe écran 5K en plus.

En contrepartie, on bricole une installation sur du matériel pas forcément optimisé ni même supporté. Si la plupart des PC standards supporte une installation basique de macOS, il n’est pas rare que le Wi-Fi, le bluetooth, l’audio ou des fonctions bien pratiques du système comme Continuity et Handoff ne fonctionnent tout simplement pas. On trouve plein de ressources à ce sujet sur les internets, et notamment le célèbre forum tonymacx86.comdéjà mentionné.

Je ne vais donc pas détailler ici la partie logicielle de mon installation, d’une part parce que d’autres s’en chargent bien mieux que moi (par exemple ici Chet Mac4Everen français), et d’autre part parce qu’il s’agit en définitive d’une installation assez standard. J’ai choisi des composants que je savais compatibles, et je n’ai pas eu trop de surprises. J’ai malgré tout passé quelques soirées à chercher et demander de l’aide sur les fora (j’ai fait du latin… et forums, c’est moche !), en particulier pour l’audio et le Mac AppStore. J’ai trouvé des solutions à tous ces soucis, sauf à celui de ma carte Wi-Fi / Bluetooth qui force le redémarrage de la machine immédiatement après son extinction. Je dois donc manuellement appuyer sur le bouton d’alimentation pour éteindre la machine. C’est enquiquinant, et je ne désespère pas de trouver un jour une solution.

Pour conclure…

Ça a la tête d’un Mac et ça se comporte comme un Mac… S’il n’y avait pas la brève apparition du logo du constructeur de la carte-mère au démarrage et le menu de Cloverqui s’affiche juste avant l’apparition de la pomme, on y verrait que du feu. Un vénérable PowerMac G5 qui tourne sur macOS 10.14 Mojave, la classe. J’ai aussi installé un Windows 10 et un Linux (Ubuntu) pour faire bon poids et bonne mesure, mais ça n’aurait pas été nécessaire.

Je me suis bien marré en construisant cette machine, qui a tout-à-fait sa place dans ma collection de Macintoshes vintage, même s’il s’agit de ma machine principale.

Par Sylvain Pellet

Travailleur social, théologien, bassiste parfois, rétro-geek amateur de vieilles pommes. Et papa.